Combien de fois peut-on renégocier son prêt immobilier ?
Votre crédit immobilier a déjà fait l’objet d’une renégociation et la baisse récente des taux vous incite à prendre un nouveau rendez-vous chez votre banquier pour revoir les conditions de votre emprunt. Toutefois, vous vous demandez combien de fois on peut renégocier son prêt immobilier.
Votre courtier à Rennes fait le point sur le sujet.
Pas de limite légale concernant les renégociations de prêt
En France, il n'existe aucune législation fixant combien de fois on peut renégocier son prêt immobilier. En d’autres termes, vous avez la possibilité de retourner voir votre banquier à des fins de renégociation de votre crédit immobilier autant de fois que vous le souhaitez, tout au long de la durée de remboursement, que ce soit pour un prêt à taux fixe, variable ou mixte. Cela dit, rien n'oblige la banque à accéder à votre demande.
En outre, plusieurs facteurs pratiques et financiers rendent cette opération plus ou moins avantageuse à répétition.
Les points-clés concernant la fréquence de renégociation
Voici les points-clés essentiels à savoir compte tenu de la conjoncture actuelle :
- Pas de restriction légale : aucune loi n'impose un nombre maximum de renégociations ou un délai minimum entre deux demandes. Vous pouvez donc théoriquement renégocier dès que les conditions de marché (baisse des taux) ou votre situation (par exemple une augmentation de revenus) le justifient.
- Des limites pratiques : chaque renégociation nécessite une nouvelle analyse de votre dossier (solvabilité, endettement à moins de 35 %, profil etc.). Après une première renégociation, il devient plus difficile d'en obtenir une seconde, la banque ayant déjà réduit sa marge.
- La rentabilité : Les frais (frais d’avenant 500 - 1 500 €, de dossier 300 - 500 €, éventuellement de garantie 500 - 1 000 €) doivent être inférieurs aux économies réalisées. Un écart de taux de moins de 0,7 % ou un capital restant dû inférieur à 70 000 € rend l'opération moins intéressante.
- Une fréquence raisonnable : Les taux ne baissent pas tous les 6 mois. Un délai de un à deux ans est souvent recommandé pour observer une baisse significative (par exemple de 4 % en 2023 à 3,10 % en septembre 2025).
Quelle alternative en cas de refus de renégociation de prêt immobilier ?
Si la banque refuse une nouvelle renégociation, vous avez la possibilité de contacter d'autres banques pour négocier un rachat de crédit. Aucun délai minimum légal n’existe, pour les rachats, mais les Indemnités de Remboursement Anticipé (IRA, de maximum 3 % du capital restant) s’appliquent, à moins que vous ayez réussi à faire retirer cette clause du contrat de prêt avant sa signature.
Un exemple pratique de prêt immobilier renégocié deux fois
Pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans à 4 % contracté en 2023 :
- Première renégociation (2025) : Avec un nouveau taux à 3,10 %, la mensualité passe de 1 212 € à 1 113 €, soit une économie d’environ 22 700 € (sur la durée restante hors frais).
- Seconde renégociation (hypothétique, 2027) : Si le taux baisse à 2,5 %, la mensualité passe à 1 040 €, soit une nouvelle économie possible d’environ 14 000 € (sur la durée restante hors frais), mais plus difficile si la banque juge sa marge trop faible.
Vous pouvez renégocier votre prêt immobilier un nombre illimité de fois, sans délai légal, mais la rentabilité dépend de plusieurs facteurs réunis.
N’hésitez pas à tenter une renégociation dès lors que de l’écart de taux dépasse 0,7% et que la durée restante du prêt dépasse les deux tiers de la durée totale. Si la banque refuse de renégocier, le rachat de prêt peut être une alternative. Dans tous les cas, consulter un courtier contribuera à optimiser vos chances et maximiser vos économies.