Retour

Comment les taux de crédits immobiliers vont-ils évoluer en 2020 ?

Comment les taux immobiliers vont-ils évoluer en 2020 ? Le taux bas des OAT et de la BCE et sa politique de soutien aux États devraient maintenir des taux bas.

En tant que courtier à Rennes, nous n’avons pas observé de changements notoires dans les taux de crédits immobiliers pendant la période de confinement. Quelles sont les évolutions auxquelles nous pouvons nous attendre au sortir de cette crise ?

La BCE s’engage clairement dans le soutien des états européens

La Présidente de la BCE Christine Lagarde a permis le déblocage d’une enveloppe de 120 milliards d’euros le 12 mars qui a été suivie le 18 mars dans la foulée par une autre de 750 milliards dans le but de racheter massivement la dette des États membres et des entreprises de la zone euro d’ici à la fin de l’année. 

La BCE espère ainsi que les banques privées maintiendront au taux le plus bas les prêts aux ménages comme aux entreprises. De plus le taux directeur de la BCE est reste inchangé (-0.50 %) et ne devrait pas connaître de hausse car l’inflation restera faible en 2020.

La politique de la BCE en direction des entreprises mais également le taux des obligations d’État qui est au plus bas laissent penser que les taux d’emprunt immobilier resteront au niveau actuel, voire baisseront en 2020, et ce malgré la crise du Covid-19.
En effet, pour déterminer le taux des crédits immobiliers, les banques considèrent à la fois le taux des obligations assimilables du Trésor (OAT) qui est un taux fixe à 10 ans et le taux directeur de la BCE. 

L’OAT a connu quelques soubresauts pendant la période de confinement mais il est reparti dans le négatif depuis le 27 mars et est à -0,0360 à 10 ans au 22 mai. Cette tendance combinée avec la politique de rachat des dettes des États de la BCE et au taux de celle-ci qui est resté inchangé devraient avoir un impact baissier sur le taux des prêts immobiliers en cette sortie de crise, voire même sur l’ensemble de 2020.

Quelle sera la politique des banques face au prêts immobilier ?

Le durcissement des conditions d’obtention de prêts initié fin 2019, donc avant la crise du Covid-19, sur les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) avait déjà donné un sérieux coup de frein au nombre de prêts immobiliers accordés.


Cette recommandation avait eu pour effet de diminuer le nombre de prêts accordés dont la durée de remboursement est supérieure ou égale à 25 ans, d’augmenter le montant de l’apport personnel exigé par les banques et de quasiment stopper les prêts à 110 % ainsi que de cantonner le taux d’effort des emprunteurs en dessous de la barre des 33 % des revenus du foyer.

Il est probable que le HCSF change de politique à la suite de la crise sanitaire sans précédent qui a bloqué l’économie mondiale pendant 2 mois. En effet, pour relancer la machine économique et se mettre en accord avec la politique de la BCE, il ne serait pas judicieux de bloquer un secteur porteur de l’économie avec une politique trop stricte. 

Quel pronostic pour 2020 ?

Sans vouloir jouer les devins, il y a de nombreux éléments qui vont dans le sens du maintien des taux bas de crédit immobilier en 2020. Par ailleurs, les professionnels de l’immobilier n’ont pas constaté de baisse significative des prix pendant la période de confinement.

Les banques comme toutes les entreprises ont mis leur activité en veille pendant cette période et il est probable que pour relancer la machine, elles maintiennent les taux bas encore un certain nombre de mois.

Lire aussi :